Né en 1870 à Saint-Pétersbourg, peintre, illustrateur, décorateur, librettiste, metteur en scène et historien d’art, Alexandre Benois a été déterminant dans la création des Ballets russes et dans l’orientation esthétique de la compagnie. C’est à lui que revient le mérite d’avoir recherché une plus grande cohésion entre les divers éléments du spectacle, en prônant une collaboration étroite entre le musicien, le chorégraphe et le décorateur. Avant de travailler pour les Ballets russes, Benois avait déjà un passé riche d’expérience. D’une famille d’origine française et avec un père architecte à la Cour Impériale, il est dès l’enfance mêlé à la vie artistique internationale. Étudiant, il vient vivre à Paris deux ans (1904-1906) et découvre l’Art nouveau, dont il se fait le défenseur à son retour en Russie dans la revue Mir Iskousstva (Le Monde de l’Art) qu’il a fondée avec Diaghilev et Bakst en 1899. Il a déjà réalisé des décors pour le Théâtre de l’Hermitage (Le Crépuscule des Dieux) et le Théâtre Marie (projet d’une Sylvia, 1901) à Saint‑Pétersbourg, et participé activement à l’exposition d’Art russe que Diaghilev a présentée à Paris en 1906. Pour la première saison des Ballets russes en 1909 au Châtelet, il signe les décors et costumes du Pavillon d’Armide, du Festin et des Sylphides. L’année suivante, il ressuscite Giselle, et trouve avec Pétrouchka (1911) la possibilité d’associer le réalisme au merveilleux poétique. En 1914, il réécrit le livret du Coq d’or et met en scène Le Rossignol, opéra de Stravinsky. Benois retourne en Russie, où il collabore au Théâtre d’art de Stanislavski, puis revient en France et travaille pour Ida Rubinstein : Les Noces de Psyché et de l’Amour, La Bien-Aimée, Boléro, Le Baiser de la Fée (1928), La Valse (1929), Amphion (1931), Semiramis, Diane de Poitiers (1934). Pour l’Opéra de Paris, il a conçu les décors et costumes de la Giselle de 1924 (avec Olga Spessivtseva) et ceux du Coq d’or en 1927. Il crée encore pour les Ballets russes de Monte-Carlo les décors et costumes du Bourgeois gentilhomme (1932), du Bal des Cadets, de Casse-Noisette (1940) et de Raymonda (1946), et pour la compagnie du Marquis de Cuevas ceux du Moulin enchanté (1949). Il meurt à Paris en 1960.