Georg Friedrich Haendel (George Frideric Handel en anglais) est né à Halle, en Allemagne, en 1685. Il montre très tôt des dons exceptionnels pour la musique. Organiste de la cathédrale de sa ville natale, il part pour Hambourg en 1703, où l’on joue ses premiers opéras en 1705. L’opéra allemand, alors à ses débuts, est sous l’influence dominante de l’opéra italien, particulièrement l’opéra vénitien. Après un séjour en Italie, où il compose l’un de ses premiers chefs-d’œuvre, l’oratorio La Resurrezione, Haendel effectue un voyage à Londres en 1710, avant de s’y installer définitivement en 1712. Il impose l’opéra italien à un public qui en ignorait presque tout : Rinaldo, créé en 1711, est le premier opéra italien spécifiquement créé pour la scène anglaise. En 1719, Haendel est nommé directeur musical de l’Académie Royale de Musique, créée à l’initiative d’aristocrates proches du pouvoir royal. En 1727, il est naturalisé Anglais. Les difficultés diverses (financières, mésententes entre artistes, cabales…) auront raison de l’Académie Royale de Musique, qui fait faillite en 1728. Haendel a composé des concertos pour orgue, des concerti grossi, des suites pour le clavecin, des musiques de plein air (Water Music, Music for the Royal Fireworks). Toutefois, le théâtre a été au centre de ses activités tout au long de sa vie. Des trente‑neuf opéras qui nous sont parvenus, tous, sauf trois, furent composés pour Londres. Destinés à un public aristocratique, ils conservent beaucoup des caractéristiques des opéras de cour de l’époque, en particulier l’utilisation de chanteurs virtuoses. Tous appartiennent à la tradition de l’opera seria ; l’œuvre est construite sur le récitatif et l’aria, les rôles masculins principaux sont confiés à des castrats, l’emploi des ensembles et des chœurs est restreint. Les intrigues reposent sur des thèmes classiques ou historiques, certaines font appel au fantastique et au merveilleux (Alcina, Orlando). Parmi les plus célèbres, citons Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Xerse. Haendel meurt à Londres le 14 avril 1759. Vers la fin de sa vie, il reporta une partie de son génie dramatique sur l’oratorio (Samson, Jephtha, Le Messie) ; il put s’y libérer de l’emprise de l’aria da capo et proposer une écriture vocale nouvelle.