Née en 1938 à Riga (Lettonie), Vija Celmins grandit dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Après l’occupation soviétique et l’exil de sa famille en Allemagne, elle vit dans un camp de réfugiés avant d’émigrer aux États- Unis en 1948. Installée à Indianapolis, elle découvre le dessin, refuge et moyen d’expression encouragé par ses professeurs. En 1955, elle entre à la John Herron School of Art, puis obtient en 1961 une bourse pour Yale, où elle rencontre Chuck Close et Brice Marden et étudie Morandi. Diplômée en 1962, elle part pour Los Angeles, où elle complète un MFA à l’UCLA (1965). Durant les années 1960, elle s’impose sur la scène californienne avec des oeuvres influencées par le pop art et le photoréalisme : sculptures d’objets domestiques, peintures de fusils et d’avions issus de photographies. À la fin de la décennie, elle abandonne la couleur pour le crayon graphite, explorant minutieusement la surface de la mer, la lune, les roches ou les coquilles.  Ses dessins d’une précision quasi photographique évoquent ceux de Gerhard Richter. Entre 1976 et 1983, elle revient à la sculpture : des pierres en bronze ou acrylique reproduites à l’identique. Dès les années 1980, elle reprend la peinture et la gravure sur bois, travaillant la texture, les gris et le vide. L’océan, le ciel, les constellations deviennent ses thèmes récurrents. Depuis les années 2000, elle produit des séries de toiles et d’estampes représentant toiles d’araignée, vagues, déserts ou cartes, souvent inspirées de photographies. Installée à New York (SoHo et Sag Harbor), Vija Celmins a fait l’objet de plus de quarante expositions personnelles et de rétrospectives au MoMA, au Whitney Museum, au LACMA, au SFMOMA et au Centre Pompidou. Lauréate des bourses Guggenheim et MacArthur, membre de l’American Academy of Arts and Letters, elle est aujourd’hui reconnue comme une figure majeure de l’art contemporain, alliant rigueur, silence et contemplation.