Charles Gounod est né à Paris le 17 juin 1818. Élève d’Halévy, de Lesueur et de Paer, Prix de Rome, il séjourne d’abord en Italie où il découvre la musique de Palestrina et de Bach, mais aussi celle de Lully, Gluck, Mozart et Rossini. L’amitié qui le lie à Henri Lacordaire, le futur grand orateur dominicain, et à Charles Gay, le futur évêque de Poitiers, déclenche chez lui une crise mystique qui lui fait un temps envisager de devenir prêtre. Son vœu ne se réalise pas, mais il reste imprégné d’un profond sentiment religieux qui marque toute son œuvre et, en particulier, ses messes et ses oratorios (Messe solennelle de Sainte-Cécile, Messe du Sacré‑Cœur, Tobie, Mors et vita, etc). Il fait la connaissance de la soprano Pauline Viardot qui lui ouvre les portes de l’Opéra de Paris avec la commande de Sapho dont elle assure la création du rôle-titre en 1851. Cependant, malgré un accueil plutôt favorable, Sapho ne se maintient pas à l’affiche. La création de La Nonne sanglante en 1854, toujours sur la scène de l’Opéra, ne s’impose pas davantage. Le Médecin malgré lui, créé en 1858 au Théâtre‑Lyrique, rencontre un succès plus durable et inaugure une fructueuse collaboration avec les deux librettistes, Jules Barbier et Michel Carré. Mais c’est bien sûr Faust, créé au Théâtre‑Lyrique en 1859, qui lui apporte une renommée qui ne se démentira plus. Suivront La Reine de Saba (1862), Mireille (1864), Roméo et Juliette (1867), Cinq‑Mars (1877), Polyeucte (1878) et Le Tribut de Zamora (1881). Il ne parviendra cependant jamais à renouer avec le succès de Faust, ouvrage emblématique du répertoire français. Il meurt le 18 octobre 1893 à Saint-Cloud, frappé par une attaque d’apoplexie alors qu’il travaillait à la composition d’un Requiem. Des funérailles nationales ont lieu en l’église de la Madeleine avec Camille Saint-Saëns au grand orgue et Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise.