Concert dirigé par Tugan Sokhiev à la Philharmonie de Paris Avec l'Orchestre de l'Opéra national de Paris

Marquée du sceau de la catastrophe, celle d’un peuple meurtri par une dictature sanguinaire, la Quatrième symphonie de Dmitri Chostakovitch est habitée par le conflit entre liberté créatrice et censure, monde intérieur et diktats du pouvoir, affirmation et effacement.En 1935, après l’extraordinaire succès de sa Première symphonie (1925) et de son second opéra, Lady Macbeth de Mzensk (1930-1932), Chostakovitch jouit encore de l’approbation des autorités et d’une reconnaissance internationale. Cependant, l’année 1936 marque un tournant dramatique dans sa vie. Le 26 janvier, Staline et Jdanov assistent à une représentation de son opéra. Deux jours après, un article anonyme paru dans la Pravda, intitulé « Un galimatias musical », condamne le « formalisme petit-bourgeois » du compositeur et « sa musique criarde, contorsionnée, neurasthénique », ajoutant une menace à peine voilée : « On joue avec l’hermétisme, un jeu qui pourrait finir très mal. » Chostakovitch décide d’annuler la création de sa Quatrième symphonie, alors que les répétitions avaient commencé à l'automne 1936. Plusieurs raisons ont été avancées à propos de ce retrait : l’insatisfaction du compositeur vis-à-vis de son œuvre, l’incapacité du chef d’orchestre et des musiciens à restituer une musique aussi complexe… Mais, plus probablement, des pressions politiques, exercées entre autres par Isai Renzin, directeur du Philharmonique de Leningrad, ont fait comprendre à Chostakovitch que la création de cette œuvre aurait pu mettre sa vie en danger.La Quatrième symphonie ne sera créée que le 30 décembre 1961, au Conservatoire de Moscou et sous la direction de Kirill Kondrachine, après l’accession au pouvoir de Khrouchtchev et le début du processus de déstalinisation. Comme le manuscrit de l’œuvre avait disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, la partition orchestrale fut reconstituée à cette occasion à partir des parties instrumentales séparées et d’une réduction pour deux pianos, publiée de manière confidentielle en 1946.Lors de sa création tardive, les critiques américains ont qualifié cette œuvre de « gargantuan symphony », en référence à ses proportions gigantesques. Œuvre monumentale tant par sa durée, dépassant une heure, que par son effectif impressionnant de 128 musiciens, elle se compose de trois mouvements, au lieu des quatre habituels. Si Chostakovitch déclare en 1935 que cette symphonie incarne le « credo » de son travail créatif, c’est sans doute parce qu’il cherche par cette œuvre à embrasser, dans le sillage de Mahler, une forme de totalité. Auteur : Pietro Milli

Concert Gustav Mahler - Philharmonie de Paris 22-23 © Elisa Haberer - OnP (1)

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Quatrième symphonie de Dmitri Chostakovitch_trailer

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Quatrième symphonie de Dmitri Chostakovitch_VI

Concert dirigé par Tugan Sokhiev à la Philharmonie de ParisAvec l'Orchestre de l'Opéra national de Paris

Marquée du sceau de la catastrophe, celle d’un peuple meurtri par une dictature sanguinaire, la Quatrième symphonie de Dmitri Chostakovitch es

Concert dirigé par Tugan Sokhiev à la Philharmonie de Paris

Quatrième symphonie de Dmitri Chostakovitch

Installé à Paris après une carrière déjà riche d’œuvres comme Lucia di Lammermoor, Gaetano Donizetti reçoit en 1838 une commande de l’Opéra-Comique. La Fille du régiment, sa première œuvre écrite directement en français, y est créée deux ans plus tard et lui permet de déployer une palette musicale variée, de l’ouverture cocardière aux airs de bravoure comme « Ah ! mes amis » en passant par des romances languides et émouvantes. Annonçant Offenbach, cet opéra militaire autour d’une vivandière, Marie, adoptée à la naissance par un régiment français, se double d’une fable sentimentale et de la confrontation cocasse entre deux mondes opposés, ceux du bivouac et de l’aristocratie. Laurent Pelly s’empare de ce sommet du bel canto avec sa vivacité habituelle. En transposant l’ouvrage pendant la guerre de 1914 plutôt que pendant les guerres napoléoniennes et en adaptant les dialogues, le metteur en scène modernise l’œuvre sans rien sacrifier de son brio.

Marie : jeune vivandière Tonio : jeune Tyrolien Sulpice : sergent La marquise de Berkenfield Hortensius : intendant de la marquise La duchesse de Crakentorp

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La Fille du régiment - 19

La Fille du régiment

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Installé à Paris après une carrière déjà riche d’œuvres comme Lucia di Lammermoor, Gaetano Donizetti reçoit en 1838 une commande de l’Opéra-Comique. La Fille du régiment, sa première œuvre écrite directement en français, y est créée deux ans plus tar

Gaetano Donizetti

« Quand je recrée un ballet, je suis en quête du parfum de l’époque », disait le danseur et chorégraphe Pierre Lacotte, disparu en 2023. Pour Paquita, ce parfum a l’odeur capiteuse de l’Espagne, mâtinée des fragrances élégantes de la France.Dans la vallée des taureaux, près de Saragosse occupée par les armées napoléoniennes, Paquita, une jeune gitane, refuse les avances d’un aristocrate, Lucien d’Hervilly, en raison de sa condition trop modeste. Mais en le sauvant d’un complot monté par le gouverneur espagnol, elle va découvrir que ses origines sont bien plus nobles qu’elle ne le croyait… Passionné du répertoire romantique, Pierre Lacotte reconstitue en 2001 le ballet de Joseph Mazilier qui enchanta Théophile Gautier à sa création à l’Opéra de Paris en 1846, mais tomba peu à peu dans l’oubli malgré la nouvelle version de Marius Petipa en 1882. Avec ses somptueux décors et costumes, sa Paquita campe une Espagne pittoresque où pantomime et danses de caractère s’allient à une technique exigeante d’une vivacité éblouissante.

Paquita (saison 24/25) - Valentine Colasante, Guillaume Diop

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Paquita

« Quand je recrée un ballet, je suis en quête du parfum de l’époque », disait le danseur et chorégraphe Pierre Lacotte, disparu en 2023. Pour Paquita, ce parfum a l’odeur capiteuse de l’Espagne, mâtinée des fragrances élégantes de la France. Dans la 

Pierre Lacotte

Retour aux sources pour Castor et Pollux, tragédie lyrique de Jean‑Philippe Rameau créée en 1737 à l’Académie royale de Musique et inspirée par l’épisode de la mythologie des Gémeaux.Rarement donnée dans sa version originale – la partition a été remaniée par Rameau lui-même en 1754 –, l’œuvre révèle pourtant audace, sens des contrastes et expressivité, à l’image du célèbre « Tristes apprêts ». Un air chanté par Télaïre pleurant la mort de son fiancé Castor, mort au combat, avant que son frère jumeau Pollux ne descende dans les profondeurs des Enfers pour demander à son père, Jupiter, de le ramener à la vie.Si cet opéra célèbre l’amour fraternel, il pose dès son prologue une question essentielle aux yeux du metteur en scène Peter Sellars : comment stopper une guerre et ses corollaires, la haine et le ressentiment ? Orchestre et Chœurs UtopiaDanse et chorégraphie : Christopher Beaubrun, Jin Lee Baobei, Andrew Coleman dit « Finesse », Xavier Days dit « X », Ablaye Diop, Ange Emmanuel dit « Kendrickble », Kenza Kabisso, Joshua Morales dit « Sage », Tom Mornet Bouchiba dit « Tomorrow », Cordell Purnell dit « Storm », Sarah Querut, Edwin Saco dit « Jamsy », Océane Valence

Castor : Fils de Léda et de Tindare, mortel Pollux : Fils de Léda et de Jupiter, immortel Télaïre : Fiancée de Castor Phébé : Partenaire de Pollux Jupiter : Père de Pollux

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Castor et Pollux

Retour aux sources pour Castor et Pollux, tragédie lyrique de Jean‑Philippe Rameau créée en 1737 à l’Académie royale de Musique et inspirée par l’épisode de la mythologie des Gémeaux. Rarement donnée dans sa version originale – la partition a été rem

Jean-Philippe Rameau

Retrouvez en replay tous les spectacles qui ont été diffusé en direct en 24/25 !

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