Gustavo Dudamel dirige la Symphonie n° 9 en ré majeur de Gustav Mahler au Gran Teatre del Liceu de Barcelone
Si l’adieu est indéniablement, comme le note Henry‑Louis de La Grange, le sujet principal de la Neuvième, il ne saurait cependant être celui d’un homme tirant sa révérence devant la vie pour s’incliner face à la mort. L’adieu de Mahler est tout autre.

C’est le renoncement à combattre l’âpreté de la condition humaine qu’il exprime ici. Un détachement qui conduit son âme et son corps, abimés mais désormais enclins à guérir, à se réconcilier. Laissant ainsi entrevoir un apaisement que sa musique, jusqu’alors si tellurique, fougueuse et torturée, suggérait comme impossible.

Transmué en silence par cet exercice cathartique, le matériel musical se ramifie et s’estompe progressivement, distillant des impressions par bribes toujours plus fragiles. Et à la partition de s’achever sur une unique harmonie, synthétisée dans un seul et unique souffle.

Une respiration qui pourrait tout à la fois être celle du Dieu auquel s’adresse Mahler, celle du compositeur enfin reposé, comme celle de l’auditeur médusé par l’émotion née de cette écoute.

Orchestre de l’Opéra national de Paris

Une coproduction Opéra national de Paris et Camera lucida productions, avec la participation de Mezzo, medici.tv et le Gran Teatre del Liceu
Avec le soutien de la Fondation Orange, mécène des retransmissions audiovisuelles de l’Opéra national de Paris.

© Opéra national de Paris - Camera lucida productions - 2022
Réalisateur : Jean-Pierre Loisil

Visuel : © Paco Amate