Dans un XVIII^e siècle féru de débats entre nature et culture, le thème de l’île déserte se révèle particulièrement fécond. En s’emparant d’un livret de Metastase déjà mis en musique, Joseph Haydn entrelace un autre sujet cher aux Lumières : la guerre des sexes.

Costanza, échouée depuis treize ans sur une île déserte avec sa jeune sœur Silvia, croit que son époux l’a abandonnée et en a nourri un dégoût des hommes qu’elle transmet à sa cadette. En réalité, l’époux en question a été enlevé par des pirates lors de leur naufrage. Par bonheur, méprises et malentendus finiront par céder pour laisser place à un joyeux quatuor de réjouissances.

Créée en 1779 au Palais Esterházy, cette « azione teatrale » d’une grande expressivité, où les récitatifs accompagnés se fondent aux airs et ensembles, est interprétée par les artistes en résidence à l’Académie dans une nouvelle mise en scène signée Simon Valastro.