Musique française
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    Les facteurs d’instrument Érard et Pleyel présentèrent au début du XXe siècle la nouvelle harpe chromatique. Ravel et Debussy imaginèrent pour elle des pièces d’une formation insolite : harpe, flûte, clarinette et quatuor à cordes pour l’Introduction et Allegro (1905) de Ravel, harpe et quintette à cordes pour Danse sacrée – Danse profane (1904) de Debussy.

    En poète du son, Ravel déploie un paysage tout en subtilité, où la paix des premières mesures ouvre ensuite sur des aspérités rythmiques et harmoniques d’une fascinante étrangeté. Pour Danse sacrée - Danse profane, Debussy dessine un paysage où la lumière, l’irisation sonore, la légèreté de trait sont fortement favorisés par la sonorité de la harpe. Debussy écrit son Quatuor op. 10 en 1892, année qui voit aussi la conception du Prélude à l’après-midi d’un faune et de Pelléas et Mélisande.

    Si Debussy récusa toujours fortement le qualificatif d’« impressionniste » appliqué à sa musique, le Quatuor n’y échappa pas plus que ces deux œuvres. Le poème de Mallarmé L’Après-midi d’un faune devait donner lieu à une partition tripartite – Prélude, Interludes et Paraphrase, dont Debussy ne composa que le Prélude. Dans une lettre à H. G. Villars (dit Willy), il écrit : « C’est peut-être ce qui est resté de rêve au fond de la flûte du faune ? »

    Claude Debussy, Danse sacrée et danse profane
    Maurice Ravel, Introduction et Allegro
    Claude Debussy, Prélude à l'après-midi d'un faune (arr. Nicolas Charron)
    Claude Debussy, Quatuor à cordes op. 10

    Visuel : © Elena Bauer / OnP

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